"The Joey Bishop show" est, comme on dit de nos jours, un "talk show", qui débute en avril 1967 sur ABC. Comme son nom l'indique, le programme est animé par Joey Bishop, qui fut aussi la vedette d'une série intitulée également "The Joey bishop show", à ne pas confondre, par conséquent, avec l'émission de variétés du même nom. L'animateur, et c'est peut-être son principal titre de gloire, fit aussi partie de l'illustre "Rat pack". Joey Bishop est ici flanqué de Regis Philbin, le spirituel et omniprésent animateur de "talk shows" et de jeux télévisés qu'on connaît, mais aussi acteur et chanteur à ses moments perdus. Programmé pour concurrencer "The Tonight show starring Johnny Carson", le show ne tint pas ses promesses et ne dura que deux saisons et 640 épisodes tout de même, programmés du lundi au vendredi de chaque semaine.Les membres du "Rat pack" venaient parfois en invités surprises sur le plateau de l'émission, à l'exception toutefois de Frank Sinatra.

                    Rick figure dans l'émission du 10 novembre 1969. Il est entouré de la si talentueuse Shelley Winters, une des meilleures comédiennes de sa génération, mais aussi de Pat Buttram, le faire-valoir de Gene Autry dans de nombreux films et connu aussi pour son rôle dans la célèbre série "Green acres". Johnny Mann et ses "Johnny Mann singers" assurent, comme de coutume, la partie musicale de l'émission.

                Le "Miss USA Beauty Pageant" se tient depuis 1952. La première compétition s'est tenue à Long Beach, en Californie. Elle comprenait vingt concurrentes, tous les Etats n'envoyant pas de représentantes jusqu'au début des années 70. Le but principal de cette manifestation est de sélectionner les beautés locales qui pourront concourir au titre de Miss Univers. Elle est retransmise à la télévision, souvent sur le réseau CBS. John Charles Daly, très connu pour sa présentation de la célèbre émission "What's my line?", anime le show de 1963 à 1966, cédant la place à Bob Barker (l'animateur du jeu vedette "The price is right", qui a battu des records de longévité), qui présente le spectacle de 1967 à 1987. D'autres animateurs suivront, comme Alan Thicke ou Did Clarke.

             Rick participe au "Miss USA beauty pageant" de 1970. Il apparaît avec le Stone Canyon Band et interprète cette chanson emblématique qu'est devenue "Easy to be free" et dont j'ai souvent parlé. Il arbore pour la circonstance une longue tunique et un pantalon en forme de bannière étoilée. Compétition oblige!

                     Le "Dick Clark's live wednesday" est un programme télévisé diffusé en 1978 par le réseau NBC. Il est présenté par Dick Clark, un homme de radio et de télévision, qui fut aussi un producteur avisé. Il est surtout connu du public américain pour avoir animé durant plus de trente ans l'émission "American bandstand", où des adolescents formaient le public et dansaient sur les succès du hit-parade. Ce show a beaucoup contribué à faire connaître le rock aux Etats-Unis. Le "Dick Clark's live wednesday" est bâti sur le même modèle , avec, comme invités, des acteurs et des chanteurs comme Frankie Avalon, Connie Francis, Bobbie Gentry...Dick Clark, nostalgique de la musique des années 50 et 60, fait place, dans son show, à des pionniers du rock'n'roll, en chair et en os ou bien par archives interposées.L'émission est diffusée en direct, avec, parfois, des cascades spectaculaires, exécutées sur un terrain à côté du studio.

                    Rick figure dans l'émission du 20 septembre 1978. Entouré du "Stone Canyon Band", il chante "Mystery train", un grand standard du blues. A ses côtés, on remarque aussi Diana Ross, le chanteur et joueur d'ukulélé Tiny Tin ou l'acteur Johnny Yune. Côté acrobaties, le cascadeur Dar Robinson saute d'un hélicoptère sur un trampoline.

                        Dick Cavett est un homme de télévision et un interviewer bien connu des téléspectateurs américains. Il est réputé pour son style bien reconnaissable et la manière approfondie dont il conduit les conversations. Son émission, le "Dick cavett show",  est restée dans les mémoires. Cette émission prestigieuse, hébergée par des réseaux divers (ABC, CBS, PBS...), connaît une longévité exceptionnelle, puisqu'elle dure, sous des formes variées, de 1968 à 2007. Ce qui frappe dans ce show, c'est l'ouverture d'esprit de son hôte, qui reçoit aussi bien des artistes de variétés venus de tous les horizons (et notamment du rock), mais aussi de grands acteurs, des écrivains, des hommes politiques... On est frappé par la qualité d'invités qui, pour certains, se produisaient très rarement sur les plateaux de télévision. C'est notamment le cas de Katharine Hepburn, qui refusa cependant la présence du public. Mais on put voir aussi, chez Dick Cavett, Orson Welles, Judy Garland, Anthony Quinn, Alfred Hitchcock, Fred Astaire, Woody Allen, Gloria Swanson, Jerry Lewis, John Lennon ou David Bowie. Qui dit mieux?

                    Rick fut invité dans l'émission du 26 janvier 1971. Il se trouvait là en compagnie de l'actrice Mildred Dunnock et du grand pianiste de jazz Errol Garner.

                      Le "Johnny Cash show" comporte 58 émissions, diffusées sur le réseau ABC de juin 1969 à mars 1971. Il est enregistré depuis le "Ryman auditorium", à Nashville. C'est bien sûr Johnny Cash qui ouvre chaque épisode et présente le show. Il est assisté d'une sorte d'équipe assez régulière, qui comprend: sa femme, June Carter Cash, une artiste très éclectique, puisque elle est une musicienne chevronnée, qui joue aussi bien du banjo, de la guitare ou de l'harmonica, mais aussi un auteur de chansons, une chanteuse, danseuse et enfin une comédienne. Qui dit mieux? June Carter Cash fait en plus partie d'une célèbre famille du spectacle, la "Carter family", composée de nombreux membres, à commencer par les parents, "AP" Delaney Carter et Sara Dougherty Carter, puis, pour les générations suivantes, les enfants et neveux. La famille Carter a eu beaucoup d'influence sur des genres comme le bluegrass ou bien sûr la country. Johnny Cash s'entourait, de façon régulière, de certains de ses membres. Il ne manque jamais non plus de faire appel à un groupe qu'il a découvert et qui l'accompagne pour près d'une décennie, les "Statler brothers", qui sont très influencés par le gospel et interviennent aussi dans le spectacle pour de brefs intermèdes comiques. "The Tennessee three", qui figurent dans toutes les émissions du show, sont une autre formation, plus fidèle encore à Johnny Cash, qu'ils accompagnèrent durant plus d'un quart de siècle. Carl perkins est lui aussi un hôte régulier de l'émission.

                Johnny Cash fait une large part aux artistes de folk et de country comme Linda Ronstadt (une chanteuse populaire, qui a collaboré avec des artistes aussi divers que Rosemary Clooney, Bette Midler, Frank Zappa, Neil Young et aussi Johnny Cash) Kris Kristofferson (qu'on connaît plus, peut-être, comme un acteur, mais qui est aussi un chanteur et auteur-compositeur très réputé), Neil Young, le grand Burl Ives (dont on oublie trop souvent qu'à côté de son immense talent d'acteur, ce fut aussi un chanteur et musicien de country très estimé)Merle Haggard (encore un musicien chevronné, chanteur de country et aussi de chansons de western, mais également guitariste et violoniste "fiddler" aguerri) et, bien sûr, Bob Dylan. Johnny Cash invite aussi de grands noms du jazz, comme Louis Armstrong, dont ce fut une des dernières apparitions publiques. Pour des raisons publicitaires et d'audience, Johnny Cash dut aussi accepter de recevoir des stars comme Bob Hope, Kirk Douglas ou Lorne Greene.

               Rick figure dans l'épisode 30 du show, diffusé le 29 avril 1970. Il porte une ample chemise mauve à motifs imprimés. Il annonce une chanson qu'il a écrite peu de temps avant, enregistrée au cours d'un spectacle "live" donné à Los Angeles, "Easy to be free". Il regarde un instant le public, avant de commencer, et lâche, avec le sourire un peu contraint qu'on lui connaît: "j'espère que vous aimerez". Il est accompagné du "Stone Canyon Band", qui ménage notamment de beaux solos de cithare. J'ai déjà un peu parlé de cette très belle chanson, je lui consacrerai d'autres articles. Puis, à la fin de la chanson, il se dirige vers Johnny Cash, qui, la guitare à la main, se lève et l'accueille en lui serrant la main et en l'annonçant: "Rick Nelson". Après un très bref échange, Rick et Johnny Cash, s'accompagnant à la guitare, entonnent la célèbre "Louisiana man", la voix plus grave de Johnny Cash s'accordant parfaitement à celle de Rick. L'auteur de la chanson, le célèbre violoniste cajun Doug Kershaw, est lui-même invité à accompagner "Louisiana man" et à en chanter plusieurs couplets. Puis Johnny cash et Rick rejoignent Doug Kershaw et tous trois reprennent en choeur la chanson. Rick chante une autre de ses compositions dans l'émission, "Come on in", dont je reparlerai.

                A noter enfin la présence dans cette émission du grand guitariste Chet Atkins et de Kris Kristofferson, qui interprète "The pilgrim" en duo avec Johnny Cash, une chanson écrite par lui (comme la plupart de ses chansons) et tirée de son second album, "The silver tongued devil and I".

                      "Solid gold" est une émission de variétés, diffusée de 1980 à 1988 par le réseau CBS. Le show a longtemps été animé par Dionne Warwick (secondée par le comédien Marty Cohen), qu'on ne présente plus, mais aussi par Marilyn McCoo, actrice et surtout chanteuse à la tessiture étendue, vocaliste du groupe "The 5th Dimension", ou Andy Gibb, auteur de chansons mais aussi chanteur à succès et frère des membres des Bee Gees. D'autres animateurs se sont encore relayés pour présenter l'émission: Rex Smith, un autre chanteur, "teen idol" célèbre un temps pour des succès comme "You take my break away", membre également du groupe "Rex" et aussi acteur (on l'a vu dans "Grease" par exemple), mais aussi Rick Dees, homme de radio surtout, ou encore Nina Blackwood, disc-jocket et critique musicale ou l'acteur Arsenio Hall.

                   Le programme est produit par Brad Lachman Productions et distribué par Paramount Television Service. La musique, et le thème musical de l'émission, sont dus à Michael Miller, avec, pour le "Solid Gold theme", des paroles de Dean Pitchford, qui est aussi scénariste (notamment pour le film "Footloose" (1984), d'Herbert Ross ), réalisateur d'un court-métrage, en 1991, et encore romancier. Des émissions spéciales sont prévues, en particulier au mois de janvier, qui reprennent les grands succès musicaux de l'année écoulée.

                  Une troupe de danseurs régulière, "The Solid Gold dancers", se produit également dans le show. Parmi eux, on trouve le danseur et chorégraphe Darcel Wynne, dont "Solid Gold" fut le plus grand titre de gloire, Deborah Jennsen, qu'on a vue aussi dans "The Merv Griffin show" ou encore dans le film de Sylvester Stallone, "Staying alive", ou encore Alexander Cole, aperçu aussi dans des films comme "Xanadu", de Robert Greenwald, ou "Chorus line", de Richard Attenborough. Là encore, il serait inutile de vouloir faire une liste, même très incomplète, des invités de l'émission: il y en a bien trop, et des plus prestigieux.

                Rick, pour sa part, apparaît dans l'émission du 14 septembre 1985 (deux mois et demi, donc, avant sa mort tragique), entouré, notamment, par des artistes comme Boy George ou le groupe pop britannique Culture Club. Rick forme ici un duo, avec Marilyn McCoo, pour interpréter un de ses grands succès, "Fools rush in".

                    Le "Mike Dougles show" est une des émissions de télévision les plus durables de l'histoire de la télévision américaine, puisqu'elle fut diffusée, d'abord seulement dans la région de Cleveland, de 1961 à 1963, puis dans tout le pays, de 1963 à 1982. Le show, distribué par la Westinghouse Broadcasting Company, comporte plus de 4000 épisodes en tout. Il est présenté par Mike Douglas, qui doit sa célébrité au programme qui porte son nom mais qui fut aussi, dans les années 40 et 50, un chanteur d'orchestre, notamment pour celui de Kay Kyser. C'est également lui qui prêta sa voix au prince charmant du "Cendrillon" de Walt Disney.

                 Le show, comme toujours aux Etats-Unis, est un savant mélange entre des numéros musicaux, fournis par Mike Douglas lui-même, qui commence chaque émission en interprétant une nouvelle chanson, ou, par exemple, par un groupe de jazz, l'Ellie Frankel trio (plus tard remplacé par d'autres musiciens, comme Joe Harnell,Frank Hunter...)  et des interviews, parfois assez fouillées, avec ses invités. Il serait fastidieux de produire leur interminable liste, mais on peut citer de grandes stars, comme Bob Hope, James Stewart, Fred Astaire, Louis Armstrong, Joan Crawford, Bing Crosby, Alfred Hitchcock, Gene Kelly, Paul Newman, Ginger Rogers et tant d'autres.

               Ce n'est donc pas rien d'apparaître au sein d'un tel aréopage de célébrités, dont Rick faisait bien sûr partie. Il figure donc dans l'émission du 1er mai 1967, entouré du grand musicien de jazz Lionel Hampton et de l'actrice Barbara Eden, restée mémorable pour sa participation à la fameuse série "Dallas".

              Rick, entouré du Stone Canyon Band, ses nouveaux cheveux longs et vêtu d'une chemise de pirate, chante une des chansons qui vont devenir parmi ses plus emblématiques, un des grands succès de Dylan, "She belongs to me". J'ai déjà parlé de cette chanson et des rapports d'estime et d'amitié qui existaient entre Bob Dylan et Rick Nelson.

              Puis Rick, accueilli par Mike Douglas, se prête à l'interview dui maître de cérémonie. Ils échangent d'abord quelques mots sur les deux jumeaux de Rick, Gunnar et Matthew. L'entretien se déroule sur ce mode amical et faussement détendu qui est la marque des grands shows américains de cette époque. Rick plaisante même en évoquant la taille "anormalement large" de Kris durant sa grossesse. Le public fait ce qu'on lui demande, il rit, et Rick esquisse un sourire. On lui demande quels noms il a donné à ses deux garçons, ce qui doit sans doute passionner l'auditoire. Mike Douglas prédit qu'ils seront un jour joueurs de football, par référence sans doute à leur grand-père maternel,Tom Harmon, un très célèbre joueur de football américain. Pourquoi pas en effet? On saura aussi que c'est Rick qui a choisi ces prénoms. Il parle de ses racines suédoises; on se souvient en effet que les parents d'Ozzie vivaient en Suède. Ce qui explique Gunnar. Quant à Matthew, c'est un prénom qu'il a toujours aimé.

                 Mike Douglas fait une allusion, comme on pouvait le prévoir, à Tom Harmon. Et il continue à faire le tour de la petite famille, demandant des nouvelles de Tracy, qui a maintenant six ans.Est-elle contente d'aller en classe? Oui, "elle adore l'école", révèle le père. Le public américain devait être heureux de l'apprendre. Cela paraît étrange à Rick, qui, lui, n'a jamais apprécié l'école. Mais cette petite Tracy, figurez-vous que même les devoirs ne la rebutent pas! Et ces enfants, qui vivent pour l'instant une vie relativement ordinaire, Rick souhaite-t-il pour eux la même destinée, qui l'a propulsé au vedettariat à un âge encore tendre? La réponse, comme on dit, ne mange pas de pain: Rick voudrait qu'ils fassent ce qu'ils ont réellement envie de faire, voilà tout. Il ne se croit pas le droit de leur imposer quoi que ce soit.

                 Puis Mike Douglas qui, décidément, n'essaie pas d'être original, demande à Rick, qui est devenu une star alors qu'il était très jeune, s'il n'aurait pas un conseil à donner à un pied tendre qui débute dans le métier, désignant un jeune homme assis à côté de Rick. Celui-ci répond qu'il a eu la chance d'apprécier chaque moment qu'il a pu passer dans le show-business, et ce depuis le début. L'interviewer revient sans cesse sur les débuts précoces de son invité. Rick rappelle qu'il a en effet commencé très jeune, puisqu'il avait 8 ans quand la série familiale a commencé à la radio. Et il tient à rappeler, comme il l'a très souvent fait, que la décision de faire et de continuer le show était leur propre décision, à son frère David et à lui (histoire de bien préciser qu'elle n'a pas été imposée par Ozzie). Rick, en tous cas, n'a pas de regrets. Puis il précise qu'il n'est pas toujours évident d'être sans cesse sur les routes.

              Au total, une de ces interviews routinières et futiles qui permettent de compléter l'état civil des artistes ou de connaître leurs goûts culinaires, mais qui se gardent bien d'aborder, audimat oblige, des questions de fond. Rick a l'air détendu et semble spontané dans ses réponses. On sait pourtant qu'il détestait ces questions oiseuses et répétitives et qu'il avait appris, une fois pour toutes, la leçon conciliante qu'il débitait, avec talent cependant, à la plupart de ses interlocuteurs.

               Ce show de variétés est présenté par  Glen Campbell, un chanteur et guitariste de country bien connu, qui a enregistré  plus de 70 albums et vendu 45 millions de disques. On se souvient de certains de ses grands succès, comme "Gentle on my mind", "By the time I get to Phoenix" ou encore "Whichita lineman".

              "The Glen Campbell goodtime hour" fut diffusée de janvier 1969 à juin 1972 sur le réseau CBS. Les 90 émissions durent une heure chacune. Le show, avec, comme thème musical, "Gentle on my mind", fut très suivi et recueillit une forte audience, ce qui est peut-être dû au style décontracté et sans façon de Glen Campbell, qui reçoit ses invités à la bonne franquette. Et aussi à la foule d'invités prestigieux qu'il réussit à faire venir sur son plateau, comme John Wayne en personne (Glen Campbell, acteur occasionnel, avait joué dans "Cent dollars pour un shérif", d'Henry Hathaway, avec le Duke), Dean Marin, Johnny Cash, Debbie Reynolds, Tom Jones, Bob Hope, Burl Ives, Lucille Ball, Paul Anka et tant d'autres.

             Rick, quant à lui, participe à l'émission du 12 octobre 1969. Il va chanter, avec Glen Campbell, "Louisiana man", une chanson de Doug Kershaw, chanteur et auteur de country originaire de Louisiane et aussi joueur réputé de "fiddle". La chanson fut interprétée, on s'en souvient, par une autre grande artiste de country, Connie Smith.

                   "Malibu-U" a une particulière importance pour moi, puisque Rick en est la vedette et le présentateur. Le show fut malheureusement éphémère, ne durant que de juillet à septembre 1967, soit sept épisodes de 25 minutes au total. Il est produit par Mike Larsen, sorte d'homme-orchestre du spectacle, tout à la fois acteur, écrivain, chanteur...mais surtout connu pour ses dons de prestidigitateur, et Bob Lauher. Les épisiodes sont réalisés par Jack Shea, un homme de télévision aguerri, qui a aussi exercé ses talents sur le "Bob Hope show" ou le "Jerry Lewis show".

                   Dans cette série, Rick joue le rôle central du principal d'un collège appelé "Malibu-U", dont les élèves sont les plus populaires chanteurs du moment, comme Frankie Valli, connu pour sa voix de tête et sa participation aui groupe "The Four seasons", Bobby Rydell, encore une de ces "teen idols" fugaces qui ont fleuri durant les années 60, L'acteur et chanteur James Darren, le groupe "The turtles", célèbre pour son interprétation de la chanson de Dylan, "It ain't me babe", ou encore Lou Rawls, et, bien sûr, Dionne Warwick, Marvin Gaye et même Mr Spoke en personne, Leonard Nimoy, qui avait des talents de chanteur et interprète dans l'épisode 2 "The ballad of Bilbo Baggins".

                   En plus de Rick, d'autres artistes animent le show: Robie Porter, un musicien et chanteur country australien, Patricia Wymer qui, après "Malibu-U", a entamé une très brève carrière au cinéma (on l'a vue notamment dans le film d'horreur "The witchmaker", de William O. Brown) et the "Bob Banas dancers", dont un des membres était l'actrice Erin Gray, célèbre pour son rôle dans la série de science-fiction "Buck Rogers in the 25th century".

                Prenons la quatrième vidéo.Le générique du film montre une série d' "écolières" en couettes qui empruntent, avec leurs condisciples masculins, un bus, des motos et autres véhicules pour envahir, sur une musiquette entraînante, une plage, de Californie sans doute. Puis la voix tonitruante du speaker annonce le "dean" (principal), Ricky Nelson. Il apparaît un micro à la main, en tee-shirt et short. Un personnage coiffé d'un casque de mineur se montre à l'écran; interrogé par Rick, il dit vouloir faire un film. "Vêtu comme ça?", s'étonne Rick. "C'est un film souterrain", rétorque l'autre. Le ton est donné, on est là pour la gaudriole et pour passer un bon moment. En effet, alors que Rick poursuit son entretien, l'homme au casque regarde en l'air, d'un air effrayé, en disant "Regardez ça!". L'image est coupée et on ne saura pas ce qui menaçait de s'écraser sur cette plage.

              Puis Rick, très applaudi, vient se placer, l'air réjoui, au milieu de ses ravissantes "élèves", avec lesquelles il a l'air d'avoir des rapports détendus. Puis les gags se succèdent, pendant que les jolies filles de l'arrière-plan continuent de se déhancher. Hors champ, on entend un grand bruit de ferraille et Rick reçoit des débris de voiture, un pneu...Puis, comme on ne s'embarrasse pas d'originalité, on en vient à l'inusable lancer, non de tartes à la crème, mais de glaces. Le principe est le même en tous cas et la vidéo s'achève sur le visage de Rick dégoulinant de crème glacée. Ah, Ah... Par parenthèse, on comprend pourquoi le programme ne dura pas même trois mois...

             Dans la troisième vidéo, Rick, entouré d'un essaim de naïades en maillots de bain, joue au yachtman et chante "Moonshine", une chanson écrite par A. Gordon et G. Bonner. Dans les deux premières vidéos, on peut mieux comprendre la structure du programme. Rick est en fait une sorte de Monsieur Loyal, qui, avec son micro, annonce, les pieds dans le sable d'une plage de Malibu, les artistes invités dans l'émission. Il fait un peu penser aussi à un clown blanc, dont le sérieux n'est pas altéré par les facéties des Augutes qui l'entourent.

                     "Happening '68" est une émission de variétés produite par "Dick Clark productions" et diffusée sur le réseau ABC, de janvier 1968 à octobre 1969. Le spectacle, qui s'appellera simplement "Happening" à partir de la fin de l'année 1968, était programmé les lundis et samedis. Le show était présenté par Mark Lindsay et Paul Revere, membres d'un groupe de rock américain, "Paul Revere & the Raiders", qui intervient souvent dans l'émission et dont certaines chansons, comme "Kicks", "Hungry" ou "Indian reservation" seront des succès des années 60 et 70.

                     Des invités chantent en play-back leurs derniers tubes et des artistes célèbres constituent une sorte de jury qui juge leurs performances. Il s'agit donc d'une manière de radio-crochet, destiné surtout à attirer un public d'adolescents. Rick participe à l'émission du 30 mars 1968 et les juges sont, ce jour-là,  le célèbre pianiste et musicien Lalo Schifrin (auteur de nombreuses musiques de films, comme "Bullitt" ou "L'inspecteur Harry"), Regis Philbin, producteur et présentateur de télévision, l'actrice Yvonne Craig (qu'on a vue dans des séries comme "Les mystères de l'ouest" ou "Star Trek"), une autre "teen idol", Fabian, et enfin Freddy Cannon, guitariste et chanteur de rock.